BLAIZ FAYAH : L’interview

Le talentueux artiste dancehall shatta BLAIZ FAYAH était en concert le 9 mars  2024 sur la scène du Metronum de Toulouse (report disponible ICI). Un peu avant le show, le créateur de “Bad” nous a accordé une interview que nous vous pouvez lire dans cet article.

M.B : Hello, merci de nous accorder cette interview. En quelques mots, pourrais-tu te présenter ? Toi, l’homme, en quelques phrases et toi Blaiz Fayah l’artiste en quelques mots ou qualificatifs..

Blaiz Fayah : Moi c’est Blaiz Fayah, enchanté, artiste dancehall shatta et c’est une belle présentation déjà ! On est là depuis un bon moment déjà. En tant que personne, on peut me qualifier d’exceptionnel (rires), non non de travailleur, passionné, acharné et plutôt cool, on rigole beaucoup !

M.B : En fait, Tu as fait tes débuts dans le rap, dans les années 2010 à peu près.

Blaiz Fayah : Ouais même avant en fait, j’ai toujours baigné dans la musique. J’ai commencé avec le rap, c’est un style un peu plus accessible donc j’ai appris surtout à écrire, à structurer refrain-couplets. C’était éclaté au début, j’étais petit, mais après t’apprends, t’apprends, t’apprends. Tu parles et quand tu es derrière un micro, ça n’a rien à voir. J’ai appris de tout ça puis j’ai rapidement switché vers le reggae dans un premier temps puis après dancehall quoi. En fait, je suis arrivé sur ce que j’écoutais, principalement.

M.B : Qu’est ce qui t’a poussé vers le dancehall, précisément ?

Blaiz Fayah : J’ai toujours adoré ça ! Ce que je faisais en musique (rap), ça m’éclaté pas. En fait, quand j’écoutais ce que je faisais, ça rendait moyen et du coup je suis parti sur ce que j’aimais, mais j’ai mis du temps à être bon ! C’est pas je suis arrivé, j’ai pris un riddim et paf ça a marché, non. J’ai appris à connaître ma voix, savoir si je pouvais monter, descendre, accélérer, les médiums, les machins. Donc au début, tu essaies de copier les Sizzla, Buju Banton, voir ce que tu peux faire avec ta voix en fait, monter, descendre et tout. Une fois que j’ai compris ma tessiture,  j’ai appris à me connaître quoi. J’ai fait plein de sons qui n’étaient pas bons, qui sont jamais sortis, mais qui étaient plus pour moi, pour me connaître et aujourd’hui, je m’éclate sur tous types de riddims.

M.B : Que penses-tu du rap d’aujourd’hui ?

Blaiz Fayah : Le rap d’aujourd’hui, c’est un autre rap on va dire, c’est turn-up on va dire, beaucoup moins de revendications. Mais est-ce que le public veut aujourd’hui de la revendication ? je ne suis pas sûr. Je ne pense pas que ce soit critiquable, c’est juste une évolution de la société, du public, de tout quoi. Après le truc, c’est qu’on nous rabâche tellement de trucs en radio, en télé, en machin, qu’il y a des problèmes par-ci, des problèmes par-là, donc, les gens quand ils écoutent de la musique, ils ne veulent plus forcément entendre parler de problèmes non plus, je pense. Ils s’éclatent à écouter ce qu’ils écoutent et les artistes l’ont bien compris. Aujourd’hui le rap passe dans toutes les boîtes, passe partout, ce qui n’était pas le cas avant. C’est juste une évolution. Après, je peux comprendre qui disent ‘le rap, c’était mieux avant’, comme  il y aura toujours des gens qui vont dire aussi que le ‘dancehall, c’était mieux avant’, ‘le reggae, c’était mieux avant’, ‘le rock, c’était mieux avant’ sauf que les gens d’aujourd’hui vont dire que le rap c’est mieux maintenant. C’est juste une évolution et faut l’accepter.

M.B : Tu es issu d’une famille de musiciens, tu as été bercé à quoi ?

Blaiz Fayah : A différents types de musique. J’ai été bercé au saxophone de mon papa. Il a bossé avec beaucoup de monde : Johnny Halliday, Sardou, on allait dans les backstages quand on était petits déjà. Il a bossé avec Kassav aussi pendant très longtemps. C’était assez éclectique. Nous, ce qu’on écoutait, c’était pas forcément ce qu’il faisait lui. Quand le rap est arrivé, il y a eu un peu ce choc générationnel. La musique qui était beaucoup plus simple à créer, dans les instrus, dans tout ça, alors que la génération de mon papa, c’était des trucs beaucoup plus complexes, plus riches musicalement on va dire. Donc, il y avait un peu ce truc de ne pas comprendre le succès de la nouvelle vague qui arrivait. Mais, moi j’ai été bercé à tout type de musique. Mais très tôt, j’ai découvert le dancehall et tout, et disons que ça m’apporte un truc que les autres musiques ne m’apportent pas. C’est vraiment un feeling, un truc que tu ressens quoi.

Pour moi, la musique c’est un feeling. Tu vas mettre un son de rap, même américain, des trucs que je kiffais, ça fait quelque chose, mais les gars ils arrivent sur des instrus  ! Tu mets un Kartel (Vybz Kartel), à l’époque c’était Sizzla, ça te donne envie de taper dans le mur, on tapait dans le mur ! Pour moi, il n’y a pas d’autres musiques qui m’apportent ce truc-là. Il y en a, ça va pas les toucher, alors que moi, ça m’a pris très tôt.

M.B : Est-ce qu’il y a un son que tu peux écouter en boucle, depuis des années et dont tu te lasses jamais ? 

Blaiz Fayah : Un son… j’aime beaucoup le feat. Buju Banton avec Red Rat “Love Dem Bad” qui est très lourd. Grosse voix vs petit voix, je pense que ça m’a beaucoup influencé, “Benz Punany ” de Kartel que j’aime beaucoup. Après, moi j’ai pas un son vraiment, ça va dépendre de la vibe machin, mais c’est vrai que ceux-là, c’est des sons que je peux mettre et qui me lassent pas. Il y a aussi plein d’autres artistes aussi et des albums, comme ceux de Richie Spice, je me tue encore avec… il y a trop sons, les gars sont vraiment trop forts. Chaque artiste a vraiment sa couleur et chaque couleur correspond à un mood, tu vois. Je pense qu’ils ont fait des sons intemporels.

M.B : Tu es parti vivre à Londres quand tu étais plus jeune, et du coup tu chantes tout le temps en anglais, pourquoi ? 

Blaiz Fayah : Je suis arrivé à Londres en chantant en français, et j’ai vu que personne calculait. Donc, j’ai dit ‘il faut switcher’ et j’ai taffé, taffé, taffé. En vrai, j’ai dû faire une trentaine de sons, des projets, mixtapes ect, avant que ce soit écoutable sans que tu te dises ‘ce gars-là il vient de là ou là ou là’ et c’était pari payant parce qu’aujourd’hui les sons n’ont plus de frontières, on voyage partout, on fait beaucoup de pays. Sans ça, j’aurais jamais eu cette ouverture là. Disons qu’avec l’anglais, il n’y plus de barrières, et ça c’est cool.

M.B : Tu es même connu en Amérique du Sud.

Blaiz Fayah : Ouais au Costa Rica, Colombie, Chili, Mexique. On fait le Costa Rica fin avril, ce sera la 5ème fois que j’y vais. Colombie, on y a été 4 fois. Chili et Mexique, on n’y a été qu’une fois mais on devrait y retourner normalement. Puis après il y a l’Europe. Là, on va à Londres la semaine prochaine.

M.B : Tu vas faire les Eurockéennes ( de Belfort) aussi.

Blaiz Fayah : Ouais les Eurockéennes aussi. Bon ça reste ‘France’, mais ce qui marrant c’est que ça a pété dans plein de pays avant vraiment ici. Disons que ça marchait un peu en France mais ça y est, ils commencent à vraiment mettre un visage sur les sons.

M.B : Plus aux Antilles peut-être ?

Blaiz Fayah : Ouais, moi c’est les Antilles qui m’ont fait péter au début, avec ‘l’école de police’ et tout machin, j’étais dans tous les mix, tout ça. Même le son “Slow Whine” à l’époque et en fait ça a été le début. Quand j’ai eu cette brèche, j’ai sorti des sons, des sons, des sons. J’ai des sons sortis à cette époque là, autour de 2017, qui sont encore d’actualités aujourd’hui, parce que c’est des trucs un peu intemporels, comme je disais tout à l’heure. Tu fais danser les gens, tu t’amuses. Surtout que le shatta est revenu fort depuis un petit moment, ça s’ouvre à fond et du coup, si le son est bon, il est bon, tu vois. C’est pas des sons dont tu te dis que ça marque tel style ou telle année. Surtout avec Tik Tok et des délires de danse, ça donne parfois de nouveaux élans, et pour moi, c’est ce qui s’est passé pour l’un des sons, le “Best Gal” et le truc il meurt pas, donc c’est cool.

M.B : Est-ce que tu serais prêt à faire des feats avec des artistes d’autres univers que le tien ? Par exemple je sais que tu aimes Arsenic, Booba, qui d’ailleurs avait fait un son avec Capleton, ‘Liberation Time’.

Blaiz Fayah : Ouais les anciens ! Faudrait voir, faudrait méditer. Aprés quand tu penses business, en toute transparence, un feat avec Booba c’est toujours intéressant tu vois ! Arsenic, c’est plus un respect que je vais avoir et je me vois moins faire un son avec eux, parce que ce serait plus compliqué dans les 2 univers.

M.B :  Avec les Neg’Marrons ?

Blaiz Fayah : Ouais, ouais, ce serait possible. C’est pas un truc que j’ai déjà envisagé mais ouais. Il y a des gros feats qui ont marché. Tu parles des Neg’Marrons, le feat Neg’Marrons x Vegas, c’est incroyable. Même quand je vais dans d’autres pays, parfois ils le jouent. Donc, c’est fort ce qu’ils ont fait.

M.B : Depuis 2020, tu as lancé tes E.P “Mad Ting”. Là tu en es au 3ème, est-ce que c’est une trilogie ? 

Blaiz Fayah : Ouais on va arrêté ! A la toute toute base, ‘Mad Ting’ c’était une gimmick que j’avais dans mes sons. Je cherchais un nom au projet il y a 3, 4 maintenant, et j’ai dit ‘vas-y il va s’appeler Mad Ting’. Dis-toi que le son ‘Mad Ting’, n’est même pas dans le 1er projet, c’est ça qui est drôle. C’est plus dans la manière de concevoir le projet. C’est pas un projet qui est conçu tel quel. C’est plus une compil de sons. Il n’y a que le ‘Mad Ting 3’ qui est vraiment conçu comme un album où on s’est mis à réfléchir, on a pensé au live. Il a été fait un peu différemment. Ca m’a appris aussi comment faire un projet, parce qu’avant je faisais plein de sons et on compilait, tu vois. Alors que là, c’était un autre délire. Là, je me suis dit que le prochain, on va changer.

M.B : Dans ton dernier album, le morceau “Follow” part sur du Soca/Kompa, tu voudrais ouvrir ton univers ?

Blaiz Fayah : En fait, quand on avait fait le “10/10” avec DJ Glad, je voulais un son shatta comme dab, avec basse, percu et tout machin, et au lieu de mettre quelque chose de spécial derrière, je voulais qu’on mette une guitare derrière. En fait, on l’a fait, et ça a bien marché, les gens ont vraiment bien accroché et on a fait le clip et tout. Je voulais en faire un 2ème pour le dernier album, qui n’est pas dans la même vibe mais qui sonne plus live, parce qu’en fait, avec toutes les scènes qu’on fait maintenant et les festivals, je me suis dit que ça va être un son live. Et effectivement, c’est un son live qui marche bien, mais c’est pas un son streamé, écouté ou joué dans les soirées comme “10/10” a plu l’être tu vois. Mais en live, ça prend. C’est pour ça que je vous disais que la conception du dernier projet a été vraiment pensée pour telle ou telle chose avec “ça, c’est mieux pour le live, c’est pour les soirées, ect”. J’ai pas envie de dénaturer ce que je fait, mais j’ai envie de ramener des épices, de changer un peu de vibe, de cherche d’autres trucs quoi. C’est que j’ai fait aussi dans le prochain album qui arrive, où pareil, j’ai cherché d’autres trucs. On fait du classique aussi, du ‘tout droit’ on va dire, mais il y aura d’autre trucs. C’est pas des risques vraiment, mais juste je m’éclate en fait. Je m’amuse à faire ce que je fais, et je prends mon pied. J’essaie de mettre ce que j’aime dans ce que je fais et puis ça donne ce genre de sons.

M.B : Donc tu nous dis que tu as un nouvel album dans le four, c’est ça ?

Blaiz Fayah : Ouais ! J’ai un autre projet qui est quasi terminé d’ailleurs ! Qui va sortir début 2025, donc je suis un peu en avance, ça c’est cool. On va sortir les singles très bientôt. On va bosser single par single. Je voulais avoir un peu de temps et pas être précipité comme pour le dernier projet (Mad Ting 3). Le dernier projet, j’ai appris les deadlines, on avait des galères sur des clips qu’il a fallu retourner, et en plus il y avait des scènes, en plus il fallait aller là-bas… Donc, tu es un peu fatigué tu vois. Du coup, je ne voulais pas être dans ce truc là. J’avais du temps et quand on a stoppé les scènes et tout, je suis parti faire un séminaire en Martinique, avec Glad, Mafio, tout le monde. On a pris un pied là-bas, j’ai fait beaucoup de sons là-bas, j’en avait déjà avant de partir aussi. L’album, il est à 95% prêt, tu vois. Là, faut que je retouche les mix, les masters, puis après on est bon. Au moins, je pourrais à moment donné lever un peu le pied ou partir sur d’autres projets, mais pas subir en fait, sinon tu perds un peu la flamme.

M.B : En parlant d’autres projets, est-ce que tu as d’autres passions ? Tu aimes bien les sappes non ? 

Blaiz Fayah : Ouais j’aime bien les sappes… Mais c’est quoi mes autres passions ? En fait, franchement, je me lève le matin je vais au studio et j’ai l’impression que des fois je fais que ça, mais j’aime ma vie. Franchement, j’aime trop ma vie. Je trouve que c’est un luxe, je suis privilégié, faut pas se le cacher. J’ai des potes qui taffent dans des trucs plus chiants. Je vis de ma passion.

Dans mes hobbies, il y a le football mais j’ai arrêté de jouer dans les Five et tout, parce qu’avec les concerts, une blessure et un truc… ça m’était arrivé justement il y a 2 ans et maintenant, je ne prends plus de risques. Mais j’étais très foot et musique quoi. J’ai pas percé dans le foot du coup, je reste dans la musique (rires).

M.B : Des projets de collabs peut-être ou sortir une marque ?

Blaiz Fayah : Une marque non, non pas pour l’instant. Il y a Cartier qui m’a contacté, non c’est pas vrai ! (rires). On va développer notre merch, donc ça c’est cool parce qu’on ne s’y était pas penché dessus jusqu’à maintenant et on va développer ça. Moi, je suis très dans mon monde, dans mon coin, je mes sons, je fais mes trucs. Si les choses arrivent, elles arrivent. On développer des trucs nous tu vois, et si un jour on est contacté, pourquoi pas. Mais, je ne suis pas à la recherche de trucs ou vouloir faire ‘comme’. Je suis dans mon monde, et si les choses viennent, elle viennent. C’est comme mon son, j’ai jamais arrêté de faire du son et aujourd’hui j’ai le même rythme de production que quand j’étais pas connu. Je me dis que si les choses doivent arriver, elles arriveront.

M.B : Tu taffes toujours avec les mêmes personnes, non ?

Blaiz Fayah : Ouais toujours avec les mêmes ! Tout à l’heure, on parlait de Glad, Mafio, ces des gars ça fait depuis 2016 avec qui je bosse. Il y en a plein. Y’a Natoxie, je recevais des riddims de lui , il y a longtime, même si ça fait longtemps qu’on n’a pas fait un truc avec Natoxie. Mais dans mon répertoire, les mecs qui m’envoient des riddims, c’est des gars que je connais depuis des années et on a créé une vraie couleur et du coup j’ai pas envie de dénaturé ça. C’est pas maintenant que ça marche, je vais tcheck d’autres gars. Parce que déjà, je pense qu’ils sont très bons et pourquoi j’irai chercher d’autres gars ? J’ai ce qu’il me faut. En plus on a développé une relation qui n’est plus que ‘musique’, c’est la famille maintenant. Du coup, même en termes de sons, on peut se dire les choses : “ça j’aime bien, ça j’aime pas, qu’est ce que tu en penses ?”. Même des sons où ils sont pas dessus, je vais leur envoyer tout mon album pour savoir ce qu’ils en pensent. C’est cool. Ca fait un entourage restreint mais sérieux et de confiance. Et puis, ils sont bons, ils sont très très bons, donc j’ai pas envie de changer.

M.B : 2025, nouvel album, qui ne sera donc pas “Mad Ting 4”.

Blaiz Fayah : Non, pas “Mad Ting 4” je vais stopper un peu les “Mad Ting” (rires), mais pourquoi pas reprendre avec le temps, parce sans le vouloir, on a créé un vrai truc. Dans les festivals, on voit des t-shirts “Mad Ting”, ça prend, c’est ça qui est cool. Comme je te disais, j’ai pas cherché à le faire, c’est des choses qui se sont faites comme ça et je pense, en tous cas pour moi, que c’est la meilleure façon de faire les choses.

M.B : Un dernier mot, une petite pensée ?

Blaiz Fayah : Croyez en vous ! Croyez en ce que vous faites !  Amusez-vous ! Faîtes ce que vous aimez et sûrement ça paiera. Moi en 2016, j’ai dit j’arrête de chanter. J’ai arrêté de chanter, après j’ai fait un son comme ça et aujourd’hui, on sold out à Toulouse !

On fait La Cigale dans 2 semaines, on sold out La Cigale, à Londres la semaine prochaine, on a sold out Londres ! on fait des pays toute l’année alors qu’à la base j’avais dit que j’arrêtais parce que ça prenait pas. Alors juste, calculez pas ! Faites du son, faites de la peinture ou ce que vous voulez et puis allez au bout du projet, au moins, vous n’aurez pas de regrets quoi ! MAD TING !!

M.B : Merci beaucoup ! et bon concert ! 

Merci à Blaiz Fayah pour son temps, sa gentillesse et ses réponses intéressantes. Merci à Talowa Productions pour le contact et la confiance, avec un big up particulier à Zoé !

BLAIZ FAYAH continue sa tournée en France et sera aux Eurockéennes de Belfort le 5 juillet 2024. Pour prendre les places, c’est ICI et pour connaître les actualités de cet artiste passionné, rendez-vous sur son compte Instagram. Nous avons aussi concocté une playlist – disponible ICI – reprenant les sons de Blaiz Fayah et des artistes évoqués dans l’interview. Let’s go & enjoy !

Credit photo et vidéos : @damiendoumergue

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