Mood

Westside Gunn, maître du jeu

Notre note :

0

1

2

3

4

5

Replay value :

Low //

Mid

// High

Westside Gunn est tel un conservateur de musée. Il ne fait pas juste de la musique, il réalise des galeries musicales. Il débutera sa carrière au travers de son label Griselda, en 2012 avec le projet Hitler Wears Hermes. Derrière cette appellation osée, il faut voir une version Hip Hop du *Diable S’habille en Prada*. 10 ans sont passés, 9 autres de ces projets estampillés *HWH* sont sortis, sans trop de scandales. Mais rattrapé par l’actualité Kanye West et ses propos complotistes, le Flygod renommera intelligemment en 10 le dixième et dernier volume de la série, qui lui aura valu une partie de sa notoriété. 

En tant que curateur et à une époque où le rap déviait plutôt vers l’électro ou vers des sonorités sudistes, le natif de Buffalo revient aux bases du genre musical, avec un son brut, décrit actuellement comme *Rap Boom Bap*, en référence au Golden Age et à l’album de KRS One, Return Of The Boom Bap datant de 1993. 

Westside Gunn s’éloignant dans le texte de l’univers très conscient de KRS One, il ne va reprendre que l’emballage pour habiller un fond très clinquant, luxe et gangster. Bien qu’il ne soit pas le membre le plus doué de son label, son style et surtout sa voix très aiguë divisent. Il arrive toujours à tirer son épingle du jeu et brille en tant qu’architecte. Il laisse régulièrement des légendes s’affairer aux micros et, d’un point de vue strictement personnel, c’est la meilleure des solutions. Imaginez juste qu’il est arrivé à faire venir, au travers de ses différentes sorties, des rappeurs comme Freddie Gibbs, Roc Marciano, Tyler, The Creator, Slick Rick, Black Thought, Jadakiss, Lil Wayne, Busta Rhymes, Raekwon, Ghostface Killah etc etc… 

Sa formule, il a su la trouver en Indépendant en constituant une niche de fans toute acquise à sa cause. Son deal peu concluant au sein de Shady Records, le label d’Eminem, n’aura pas été à la hauteur de ses attentes. Il a su s’entourer de grands artistes au sein de son label Griselda et grâce à cette team, il renforce encore plus sa sensation de puissance. D’un côté un peu moins florissant, son succès est purement critique et confidentiel. Il y a comme un goût de “rappeur préféré de ton rappeur préféré”, autour de cette team, ce qui pourrait l’empêcher de devenir une superstar. Mais le souhaite-t-il ? 

Quand est-il de 10 ? C’est le 6em projet *solo* de Westside Gunn depuis 2020. Ça semble presque excessif mais comme je le disais précédemment, si l’auditeur rentre dans cette niche et adopte la musicalité de l’artiste, qui est principalement l’architecte musical de ses sorties, la mayonnaise prendra sans aucun problème, albums après albums. La cohérence de Westside Gunn est millimétrée, le son est brutal, les productions sont toujours puissantes et ses prestations me paraissent même de meilleures factures. Rien n’est calculé, rien n’est formaté et c’est probablement la raison pour laquelle signer chez Shady Records n’était pas la meilleure des directions. Quoi qu’il advienne, tout est très bien pensé et ce 10 pourra nous faire attendre jusqu’à son prochain banger annoncé, Michelle Records.

Pour finir, pouvions nous imaginer Black Star, Run The Jewels et ASAP Rocky sur un même album ? Et Busta Rhymes, Raekwon et Ghostface Killah sur un même morceau ? Westside Gunn n’a pas fait qu’imaginer, il l’a réalisé.

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